mardi 23 novembre 2010

La belle histoire

avons pourri
suri
fané

Amour demi-soleil naissant

moisirons
croupirons
flétrirons

lundi 22 novembre 2010

Le cordon du coeur qui traine dans la marde.

Se grafigner le coeur
dans une orgie de comptoir
Et se raper la gorge à l'alcool fort.

Du haut de ses talons hauts
Bon yienne
Es-tu tombé en bas d'une falaise?

Ses yeux coulent sur sa face.
Bouffée de cigarettes
Gorgée de bière


J'tais en amour viarge.

dimanche 21 novembre 2010

Mardi 16 novembre

J’entre dans l’autobus. Je salue le chauffeur et lui montre ma carte. À ma gauche, un siège se libère. Je m’y assois. La porte se ferme; l’autobus reprend son parcours. Devant moi, une femme s’agite à la vue d’une étudiante utilisant son cellulaire : « Pitonner en public. Vous parlez d’un manque de respect. » La dame hausse la voix : « Allez-y donc au Mexique vous faire fourrer par des Mexicains, attraper la porcine. Vous êtes pas ben icitte. Moi j’en connais un Mexicain. Il s’appelle Raphaël ou Raphaello. Il est ben icitte lui. Je le vois à Place Ste-Foy. Je hais la ville de Québec. Rien que du braillage et du chialage. Une criss de ville de fantôme. Personne ne m’intéresse, surtout pas les chiens sales de terroristes. Justes des salopes pis des crottés. Tous les pays du monde, je les hais. Je les tuerais tous à coup de fusil, à coup de n’importe quoi. » L’autobus s’immobilise pour accueillir de nouveaux passagers. Un homme entre et se butent les pieds dans un sac. Elle reprend : « Ils sont tellement paquetés en avant qu’ils manquent tomber. Mon Jules aussi y tombait. C’était drôle! Il buvait pis il tombait. Je l’ai fréquenté pendant quatre ans. C’était un homme propre et perfectionniste. Il était perfectionniste, pis il était perfectionniste. Moi, je ne suis pas perfectionniste. Lui, il l’était. Mais un homme c’est bon juste pour le sexe ça. J’en ai pas d’homme dans ma vie. Pas d’homme : pas d’ennui. » Elle se retourne vers moi et constate que je l’écoute. Les autres ne font que l’entendre. Je fouille dans mon sac pour cacher mon intérêt. À la vue de mon Petit Robert, elle lance : « C’est un dictionnaire ça? Le Petit Robert micro, y’a un micro là-dedans? Moi, j’en avais des dictionnaires. Un Larousse, pis je l’ai donné. J’ai pas besoin de ça. Je suis assez instruite. Des fois, quand je veux savoir un mot, j’emmène ma loupe — pas aujourd’hui parce qu’y mouille — une petite loupe. Pis je vais dans une librairie ou une pharmacie pis je regarde dans un dictionnaire. Un dictionnaire déjà ouvert. Là je cherche le mot équation. Je me doute là, mais à un moment donné, je vais aller le chercher à la pharmacie ou à la librairie. » Elle me fixe dans les yeux. Je hoche de la tête. La dame décèle une interrogation dans mon regard et prévient la question qui briserait son monologue : « C’est mes cassettes. C’est des cassettes audio. J’en ai cinq. Je les aime mes cassettes. Des fois, je les écris, mais là je le fais plus, je les écoute. Assimilation plus visualisation égale réalisation. Souvenez-vous de cette équation pour le reste de votre vie. » Elle répète la phrase, l’index en l’air, pendant que je tire la corde d’arrêt de l’autobus. Elle reprend : « Ça veut tout dire ça. C’est assez beau. » Je me lève en lui envoyant un au revoir de la tête. Je sors du bus. De la fenêtre, je le vois poursuivre son discours aux occupants du véhicule de transport.

samedi 20 novembre 2010

Vidange mon coeur
mon corps
mon âme.

Vidange ta soeur
Et automne ton cul.

jeudi 18 novembre 2010

Se nourrir l'esprit

Vaut mieux avaler
que recracher

Quand il s'agit d'un
doctorant

Dans le garde-manger de ma belle-mère

Brisures de chocolat en papier pour taco à muffins
Raisins secs à rognons instantanés
Sucre à glacé de tortilla dure pour collation
Croutons de germe à bouillon de pain
Batonet graham de bacon décaf.
Amandes pour gelée de fromage brun
Pruneaux en bouillon de bébé boeuf glacé

mercredi 17 novembre 2010

La scénographie du couple

Nos gonades s'hameçonnent
sur ma vie carton

Décor plywood

Mercredi avant-midi
tu dors dans ma bouche

Lettre d'amour

Claudia Dion
19 Avril 2010-11-17
Pour toi Jean Louis…

Chaque fois que tu es à mes côtés je me sens en sécurité! Chaque moment que je passe avec toi c’est le plus beau de ma vie. Tu réussi toujours à me faire vive! À mes yeux tu es un gars responssable, social avec un merveilleu sense de l’humour. Tu c’est ce que tu veux tu es toujours décédé… Tu n’aimes pas ça quand sa on te niase! Mon passe temp c’est de penssé à toi … T’avoire rencontrer dans ma vie je vois sa comme un privilège. Tu es un gars différend aux autres… À se que j’ai entendue dire tu niaise pas les filles. Tu respectes les gens autour de toi. Tu ne te laisse pas pillier sur les pieds. Tes yeux tes lèves, ta vois me fait rêver! J’aime ta façon don’t tu m’écoute, j’aime ta façon de me parler, j’aime ta façon d’ont tu me regarde. En vrai, j’aime ta facon d’agir! Je ne veux pas que tu changes.

Je t’aime Jean-Louis!

mardi 16 novembre 2010

Le journal gentil, 1993

Maman ma acheté un journal intime. J’ai une nouvelle amie à s’appelle Hélène. Elle est très gentille je vais l’invité à ma fête le 30 novembre. On a écouté un film. On a écouté en premier Cœur circuit ensuite La belle et la bête aussi. J’ai cousu une robe pour une poupée mais ça ne fait pas à une de mes poupées.

Mélanie est venu nous gardrer on a joué au voleur. Antoine ma donné un cou de pouin. On a fait un tour à mon frère. On a pris le téléphone et on a appelé à mon numéro après le téléphone a soné on parlait moi et Mélanie on changè nos voi. Jean-Christophe croyè qu’on était des monsieurs et des madames après mes parents sont arrivé on a mangé de la soupe poulet et nouille.

J’aimerais que Marc soie mon chom. Kevin m’a demandé en mariage j’ai dit non. Après tout le monde le savet. L’après-midi on a été en éducation fysique. Le monde dise Maude love Kevin.
Kevin ma embrasé dans la cour de récréation devant tout le monde tout le monde save que Kevin m’aimais

Sait vendredi, dans sept jour se sera Noël. J’ai hâte à Noël. Je pense que mon cadeau sera une machine à coudre.

J’ai couché chez grand-maman, Karline est venu aussi mais elle nas pas couché chez grand-maman

Hiêre soir ont n’a été au cinéma ont n’a écouté Bétoven 2 ont n’a mangé du porcogne et après ont c’est couché

J’ai un chom il s’appelle Marc. Il est drole il fais des coneri.

J’ai eu peur! Parce que je pensais que Marc ne m’aimais plus. Mais il m’a dit qu’il m’aimais. Hière on n’a été à l’île au Coudre on n’a fait de la bicyclette.

J’ai casé avec Marc. Il est amoureux de Stéphanie. Maintenant je le trouve con.

Chère journal, haujourd’huit on s’en va en campingne chez grand-maman. On diret que j’ai quinze ans mais je n’ais que huit.